Entretien avec un Président de la Commission

Entretien avec Adama SOW (Boris), Président de la Commission Voirie, bâtiment et travaux à la mairie de Ngor.

Après plus de six mois dans l'équipe municipale en tant que Président de la Commission Voirie, Bâtiment et Travaux pouvez dresser un premier bilan personnel?

Très rapidement après la mise en place de la nouvelle équipe municipale de Amadou Gueye fin 2014, il a été demandé aux présidents de commission un plan d'action afin d'ajuster le budget 2015.J'ai donc présenté un plan d'action qui a été positivement accueilli, le projet de budget 2015 fait état de 20 941 397 francs dans la section Investissement pour le service qui concerne ma commission (Sce 702 Voirie). Je dois donc dire que j'étais au départ très optimiste de pouvoir enfin avoir un impact sur le quotidien des ngorois... Avec certains Présidents de Commission, nous nous sommes rapidement mis au travail : notre priorité étant l'amélioration du cadre de vie, nous avons entrepris des travaux (école, jardins publics...) avec nos contributions financières personnelles et des recours extérieurs (groupe Eiffage). Mais il faut bien comprendre que nous ne pouvons pas continuer à travailler sur la base de notre participation financière personnelle! Il va bien falloir qu'un jour les fonds sortent de la mairie et soient repartis dans les commissions tel que cela a été voté dans le Budget 2015 afin que nous puissions concrétiser nos plans d'action.

Donc un premier bilan très mitigé: d'un côté une immense volonté de changer le quotidien des ngorois partagée par beaucoup de citoyens et de présidents de commission, mais d'un autre côté une incapacité à mener des actions faute d'argent.

Comment se passe concrètement votre travail à la mairie en tant que Président de Commission?

Tout n'est pas encore bien mis en place, j'ai le sentiment que nous avons d'importantes difficultés à surmonter dans le domaine de la communication et du travail en concertation collective.

Par exemple, je me suis inquiété des constructions récentes dans le petit canal à Diongarane, l'équipe municipale précédente et son maire Ndoye y avaient bloqué toute construction jusqu'à présent. Des le début des constructions dans le canal, j'ai alerté le maire qui ne m'a pas soutenu et qui pense que cela n'est pas grave. Je le souhaite, mais nous verrons dans quelques semaines avec l'arrivée des pluies. Mon avis semble peu compter et j'aurais souhaité une concertation collective...

Autre exemple, dans le cadre de mes fonctions à la mairie, j'ai souhaité savoir pourquoi deux conteneurs ont été posés sur la plage du virage. J'ai donc rencontré le propriétaire de ces conteneurs qui m'a présenté une autorisation d'occuper le terrain en bonne et due forme délivrée par le mairie au mois de Mars 2015. En qualité de Président de la commission voirie travaux et bâtiments, je n'en étais pas informé! Si j'avais eu cette information, je ne serai pas allé perdre mon temps sur place !

Selon vous, comment résoudre ce problème de communication au sein de l'équipe municipale?

Il faut connaitre la réglementation en vigueur dans le fonctionnement de la commune nous devons avoir la rigueur de nous conformer au Code des Collectivités Locales, cela nous aidera. Il y a des lois, je pense qu'elles sont là pour nous aider.

Par exemple, l'Article 160 stipule que les comptes rendus des séances des conseils municipaux doivent être affichés dans la huitaine à la mairie. Voila un exemple de loi qui, si elle était respectée, nous permettrait de communiquer les uns avec les autres, mais aussi de communiquer avec chaque citoyen sur les projets en cours, les autorisations qui ont été accordées...

Autre exemple, l'article 161 donne à tout habitant le droit de consulter les procès verbaux des conseils municipaux, budget et arrêtés municipaux. J'ai donc décidé de me rendre à la mairie pour consulter ces documents mais ceux ci ne sont pas accessibles même à moi qui suis Président de Commission alors imaginons un citoyen ngorois qui voudrait se procurer ces documents ... Pourtant la loi nous donne accès à ces documents. J'ai donc adressé une lettre à Monsieur le Maire pour avoir accès aux compte rendus des conseils municipaux et aux arrêtés. Je suis en attente d'une réponse...

Tous les jours je tente d'exercer la fonction qui m'a été attribuée, mais sans fond et avec des personnes qui travaillent sur le terrain sans communiquer les informations, c'est très difficile...

Pourquoi ne pas travailler tous ensemble dans l'intérêt des ngorois? Pourquoi ne pas communiquer ces informations? Pourquoi refuser de s'inscrire dans une démarche transparente, je ne sais pas...

Quelle est votre plus grande inquiétude?

Je suis inquiet dans le domaine du foncier. Beaucoup de terrains aux Almadies et au virage ont été récemment marqués de la même inscription à la peinture rouge "ce terrain n'est pas à vendre". Ces terrains sont restés sans aucune activité durant des années et d'un coup tout bouge... L'attribution des terrains de la corniche des Amadies me touche personnellement. En 10 ans d'activités je n'ai eu aucun problème et nous apprenons maintenant que l'ensemble des terrains ont été attribués, le projet d'un parcours sportif dont on parle depuis plusieurs années a été abandonné. Je trouve que tous va très vitre ces derniers mois mais là encore, faute d'informations, je ne sais pas quoi penser...J'ai appris récemment que les cadastres sont en relations avec Duduh Gueye et Idan Gueye, je continue de penser que l'intérêt des ngorois reste la priorité de Amadou Gueye comme elle a été celle de Ndoye pendant de nombreuses années.

Quel est votre état d'esprit quant à votre avenir à la mairie?

Je prends très au sérieux mes fonctions de Président de Commission, je veux changer les choses, mon engagement envers la commune reste total. La plupart des citoyens l'ignorent mais la commune à des ressources, le prévisionnel des recettes totales 2015 pour la section fonctionnement s'élèvent à 723 037 311. La commune de Ngor n'a vraiment pas à se plaindre, c'est certains , beaucoup d'autres communes doivent nous envier ! Nous devons nous battre pour que ces recettes soient utilisées pour la santé, l'éducation, le cadre de vie... Pour que ces ressources soient profitables à l'ensemble des citoyens.